top of page

4  janvier 2022

La nuit est courte et au réveil les motos sont sous la neige. Il fait moins 12°. Nous reprenons la route du nord E69 . La barrière est encore fermée mais un camion patiente.

- Vous pensez que ça va passer ? Il faut attendre le feu vert.

Nous patientons plus d’une heure mais les voitures et les camions commencent à arriver. L’espoir d’un départ.
Enfin, la barrière se lève, « LE » convoi va démarrer. Une dizaines de voitures, 5 camions et 2 side-cars derrière un énorme chasse neige.

Au Cap Nord, la température et la météo changent en quelques minutes. Une route ouverte le matin devient totalement impraticable quelques heures plus tard et souvent pour 2 à 3 jours. Nous allons passer les 80 kilomètres les plus stressants de ma vie de Side-cariste.

Je suis juste derrière le camion et sa lame racle le sol. Les bourrasques de neige me pousse vers l’intérieur de la route. Un vent à plus de 80km/h qui glace mon passager. Je me concentre sur la route quasiment invisible et j’essai de suivre le rythme imposé par le chasse-neige. A chaque embardée vers la droite, il projette un mur de neige qui retombe devant la moto. 

Tout à coup, je touche le bas côté, ma roue avant prend le tas de neige et je sort de la route. L’horreur. Derrière moi, le convoi s’arrête. Je saute de la moto. J’essai de retenir le side-car qui ne demande qu’à s’enfoncer encore plus. Jean-Louis et les conducteurs des voitures qui nous suivent viennent à ma rescousse. Le stress , le vent et le blizzard qui nous glace, ça fait beaucoup d’un coup, mais nous sortons l’attelage. Je remonte en selle et je redémarre en espérant rattraper le chasse neige qui a pris de l’avance. Nous traversons un haut plateau lunaire. On se croirais dans un film de science Fiction.
La fin du trajet se termine au pas, nous aurons mis plus de 2 heures pour faire le trajet.

En 32 ans de conduite de side-car, je n’ai jamais ressenti autant de stress au guidon que durant cette traversée. Mais rien que pour ce moment, ça valait vraiment le voyage.

Nous arrivons enfin à Honningsvåg. Il est juste 14h mais nous avons l’impression que la nuit est installée depuis des mois. Le soleil ne se lève jamais (nuit polaire) du 20 novembre au 22 janvier.

Nous avons réservé à l’hôtel Skandic, un hôtel situé sur le port. Une chambre bien douillette, une bonne bière et du poisson frais du jours termine notre journée.

bottom of page